La liste des réalisations de Sophie Marceau est longue : le succès à 14 ans avec La Boum (1980) ; un statut inégalé d’actrice la plus populaire de France, ayant joué dans une cinquantaine de films ; une renommée internationale ; et deux livres, dont un recueil de nouvelles, La Souterraine, qu’elle vient de publier.
Mais à 56 ans, elle possède un parcours qui la distingue, celui d’une petite fille issue d’un milieu modeste qui est devenue une star sans jamais perdre la tête.
Je ne serais pas arrivée ici si…
… Si je n’avais pas absolument voulu travailler à l’âge de 12 ans.
Je voulais gagner un peu d’argent, mais surtout je voulais être indépendante. J’ai toujours cru que le travail est la clé de l’épanouissement personnel, et il occupait une place très importante dans ma famille. Pour moi, le monde des adultes était le monde du travail, et je voulais être adulte.
Aviez-vous rêvé d’un métier spécifique ? Aviez-vous une vocation particulière ?
Non, pas du tout. Pour moi, on apprend en faisant. Je viens d’un milieu ouvrier, donc je n’avais aucune idée qu’on pouvait faire des études. En plus, je n’étais pas scolaire. Je ne savais pas lire les instructions ; mais je savais m’adapter, imiter les actions et les gestes nécessaires.
Vos parents n’avaient-ils pas non plus de projets pour vous ?
Ils voulaient que j’aie un travail, une famille et que je sois responsable, mais ils n’avaient ni les compétences ni les moyens de me faire suivre une scolarité. Mais ce n’était pas un problème : il y a toujours un moyen de s’en sortir dans la vie.
C’est assez rare de répondre à cette question de manière aussi prosaïque. Il est plus facile de parler d’un talent, d’une éducation, d’un mentor…
