Après avoir remporté quatre titres de champion de France et deux médailles olympiques, Philippe Candeloro, aujourd’hui âgé de 51 ans, a commenté le patinage artistique sur France TV pendant dix-huit ans. Les 8 et 10 décembre 2023, il a présenté son nouveau spectacle, mis en scène par son épouse Olivia, avec qui il a enflammé la glace en compagnie de leur fille Maya. Rencontre.
PHILIPPE CANDELORO – Certaines séances affichent complet. Le marchand de sable, c’est moi… J’introduis le spectacle et, à la fin, je patine. Mais l’héroïne, la fille du marchand de sable, est incarnée par ma véritable fille, Maya, âgée de 21 ans. Bien que danseuse classique de formation, elle maîtrise également parfaitement la danse contemporaine. Elle va démontrer son talent dans ce spectacle où elle se produit sans patins à glace, entourée de 22 artistes, dont 18 danseurs et patineurs.
**Et c’est votre femme Olivia qui a conçu ce spectacle…**
Elle est l’autrice de l’histoire, la metteuse en scène, la costumière et la décoratrice. Ce spectacle revêt une grande symbolique pour moi : il raconte une transmission de père à fille autour de la tradition du marchand de sable. En même temps, je passe le premier rôle à Maya sur scène et à Olivia en coulisses. Je m’efface devant leurs talents respectifs. Depuis longtemps, je pense que mon nom a éclipsé celui de ma femme, qui a réalisé de nombreux de mes spectacles, et qu’elle en a souffert par manque de reconnaissance. Je crains également que mes trois filles ne voient leurs carrières freinées en étant cataloguées comme « filles de ».
**Pourquoi cette envie de passer le flambeau ?**
Parce que je suis à un moment de ma vie où je ne pourrai bientôt plus me donner à 100 % dans un gala sur glace. J’ai subi des opérations aux deux hanches, mon corps s’affaiblit. Certes, je continue à patiner une heure par jour et je peux encore exécuter un saut périlleux sans problème, mais pour combien de temps encore ?
**Votre fille Maya fait de la danse classique… Est-ce son métier ?**
Elle a intégré l’école de danse de l’Opéra de Paris pendant sept ans. Cependant, elle n’a pas été retenue dans la compagnie car elle a été jugée trop musclée et n’ayant pas le « coup de pied » assez gracieux. Ce fut une véritable déchirure pour elle, mais cela lui a permis de s’orienter vers la danse contemporaine. Comme pour se racheter, l’opéra l’invite à participer en tant que danseuse à certains ballets tels que La Bayadère, Le Songe d’une nuit d’été et Les Deux pigeons.