Un héritier millionnaire de 61 ans vivait dans un grand domaine, mais malgré sa fortune, il discernait un profond vide. Les femmes qui entraient dans sa vie semblaient plus attirées par son argent que par lui, l’empêchant de bâtir une véritable famille. Un jour, en ville, il aperçut une femme fouillant dans des poubelles. Son apparence était frêle, mais son regard débordait de résilience. Touché par la compassion, il l’aborda doucement.
Elle se présenta sous le nom de Lexi et lui raconta son histoire : son mari l’avait quittée pour une autre femme enceinte, l’abandonnant et ruinant sa carrière artistique. Émue par son sort, il lui présenta de séjourner temporairement dans son garage, aménagé comme une maison d’invités. D’abord méfiante, elle finit par accepter, convaincue par l’absence de conditions à cette aide.
Les jours passèrent, et bien que Lexi menât sa vie en toute indépendance, ils commencèrent à échanger lors de repas occasionnels. Il détecta en elle une femme au caractère bien trempé, pleine d’esprit et d’humour, et il aimait ces moments de complicité naissante. Un soir, elle lui confia son ancienne passion pour l’art et son rêve brisé d’être peintre.
Un après-midi, alors qu’il cherchait un compresseur, il entra sans frapper dans le garage. Là, il découvrit des dizaines de toiles représentant des versions effrayantes de lui-même : enchaîné, les yeux en sang, allongé dans un cercueil. Troublé et blessé, il quitta discrètement la pièce sans qu’elle ne le voie.
Lors du dîner, il ne put contenir son malaise et la confronta. Lexi, déstabilisée, lui expliqua qu’elle avait déversé sa colère et sa frustration sur la toile, mais qu’en réalité, il n’était pas la cible de cette haine. Malgré ses excuses, il ne parvint pas à surmonter son trouble et lui demanda de partir. Le lendemain, il la conduisit à un refuge et lui remit de l’argent avant de la laisser partir, un silence pesant entre eux.
Les semaines passèrent, mais le vide en lui s’intensifia. Il repensait à leurs conversations, à la présence de Lexi qui, d’une manière inattendue, avait comblé une part de sa solitude. Puis un jour, un colis arriva chez lui. À l’intérieur, une peinture différente des précédentes : un portrait serein de lui, empreint de douceur. Une note y était jointe, signée du prénom de Lexi et accompagnée de son numéro.
Hésitant un instant, il finit par composer son numéro. Lorsqu’elle décrocha, il lui confia à quel point la peinture l’avait touché. Lexi avoua avoir voulu réparer l’image qu’elle lui avait laissée. Tous deux reconnurent leurs torts, et il lui proposa un dîner pour repartir sur de nouvelles bases. Lexi accepta avec enthousiasme, lui révélant qu’elle avait trouvé un emploi et s’apprêtait à louer un appartement.
En raccrochant, il sentit un sourire naître sur son visage. Pour la première fois depuis longtemps, il se réjouissait de partager un moment avec quelqu’un.